Appel a l’Action: 28 MAI 2023


Ce 28 Mai, Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes, les militants et leurs alliés en matière de DSSR agissent, se mobilisent et amplifient les demandes pour réaliser les droits et la justice en matière de santé sexuelle et reproductive. Restons fermes dans notre détermination et affirmons plus fort que la #SantédesFemmesCompte et exigeons les #DSSRpourTOUS!

À l’échelle mondiale, nous assistons à l’enhardissement des moteurs de l’agenda anti-droits et anti-choix, alors que des régressions tenaces sur la justice et Droits Sexuels et reproductifs sont introduites. Chaque attaque envoie un effet paralysant d’un coin du monde à l’autre, causant des dommages et portant atteinte aux droits et libertés de l’homme partout ailleurs.

Dans la région Africaine, après que l’Ouganda ait introduit l’épouvantable loi anti-LGBTQI+ qui criminalise les relations homosexuelles, plusieurs pays ont également connu des mesures de répression contre les membres de cette communauté  et contre les militants et  alliés qui défendent les droits des LGBTQ+. 

En Indonésie, les législateurs ont radicalement introduit un nouveau code pénal interdisant les relations sexuelles hors mariage avec une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison, ce qui accroît la stigmatisation autour de SOGIESC, violant ainsi les droits sexuels et reproductifs. En Pologne, le jugement de Justyna Wydrzyńska crée une dangereuse jurisprudence pour les défenseurs de droits humains et militants de la justice reproductive polonais, et que l’État Polonais a montré les griffes de ses restrictions injustes de l’avortement. En Amérique post-Roe, les États se rallient un a un pour adopter des politiques strictes qui rendront l’accès à l’avortement extrêmement difficile, impactant ainsi tous les aspects de DSSR et menaçant la vie de ceux qui peuvent avoir besoin d’un avortement, en particulier ceux qui n’ont pas les moyens de voyager et d’avoir accès à l’avortement dans différentes régions ou par des méthodes différentes.  En Hongrie, le gouvernement a resserré les règles pour rendre le processus d’interruption de grossesse plus bureaucratique pour les femmes enceintes, obligeant celles qui souhaitent avorter à écouter le son de la première activité cardiaque détectable du fœtus, que les conservateurs identifient à tort comme un “battement de cœur”, avant d’avoir un avortement.

La criminalisation continue de la sexualité et de la reproduction est un obstacle important à la santé et aux droits qui met en danger la vie des femmes dans toute leur diversité. Les plus marginalisés et dans les États vulnérables font face à d’autres obstacles à leur autonomie reproductive et corporelle lorsqu’ils n’ont pas d’accès effectif à soins de santé. Lorsque la redevabilité envers les DSSR est faible ou absente, les services font défaut en raison de politiques et financement insensibles. La stigmatisation et les préjugés conduisent également de manière persistante au déni de services.

Malgré les attaques sur nos droits, nous continuons à faire avancer les DSSR. Nous persistons face aux régressions.

Les Îles Cook ont ​​décriminalisé l’homosexualité. L’Espagne a réformé sa loi pour étendre les droits à l’avortement et de transgenres aux adolescentes et améliorer la santé menstruelle en offrant des produits menstruels gratuits dans les écoles et les prisons et permettant des congés menstruels payés. Le Honduras a mis fin à l’interdiction de la contraception d’urgence. L’Inde a progressivement interprété ses lois pour permettre à toutes les femmes d’avoir accès à l’avortement jusqu’à 24 semaines. La Thaïlande élargit l’accès à l’avortement de 12 premières semaines à 20 semaines de gestation. Le Japon a également élargi l’accès à l’avortement pour inclure désormais les avortements médicamenteux. Ces évolutions positives nous servent de repères lorsque nous luttons contre les répressions systémiques

 Sur la santé et les droits des femmes dans toute leur diversité.

Ce 28 Mai, nous soulignons qu’une attaque contre les DSSR d’où qu’elle vienne, attaque tous nos droits partout. Par conséquent, la résolution de ces problèmes critiques est une question d’efforts concertés, une collaboration multisectorielle et intersectionel, et de recherche de redevabilité à l’échelle mondiale. Le 28 Mai est aussi l’occasion de célébrer et s’encourager des gains durement acquis par les mouvements sociaux à travers le monde en matière de santé et de DSSR.

Nous mettons l’accent sur l’intersection des questions de DSSR et de justice sociale. Le Genre, l’ethnicité, le statut socio-économique, et l’environnement et le climat, parmi de nombreux déterminants sociaux et politiques, influenceront toujours la façon dont diverses personnes font l’expérience de leur santé et de leur vie. Ils déterminent l’ampleur de l’accès et, par conséquent, la pleine réalisation des DSSR. Les droits de l’homme sont indivisibles et interconnectés – privation de l’une de ces principes de base entrave le droit à la santé, à la vie et à l’autonomie corporelle.

Comme les gouvernements s’engagent à atteindre l’égalité des sexes, lutter contre la crise climatique, fournir un accès équitable à l’innovation et à la technologie numériques,  combler le fossé de l’éducation et autonomiser les jeunes, entre autres,  notre action et nos revendications de ce 28 Mai seront un rappel fort  de la centralité de la santé des femmes et des DSSR  dans ces engagements.

Parlez !

Ces attaques et régressions ne nous dissuadent pas mais alimentent plutôt notre mobilisation alors que nous restons fermes. Nous sommes plus forts et plus vocaux lorsque nous nous rassemblons, en solidarité avec les femmes et les filles et nos alliés à travers le monde – que ce soit pour célébrer leurs gains ou pour continuer la lutte pour la pleine réalisation de #DSSRpourTOUS.

Ce 28 Mai, rejoignez-nous et les militants des DSSR du monde entier pour tenir les gouvernements et les institutions mondiales responsables de leurs engagements envers la santé des femmes. Parmi les demandes auxquelles nous portons attention figurent :

  • Dépénalisez l’avortement et supprimez tous les obstacles juridiques et politiques à l’avortement sécurisé, à la gestion de l’avortement, et aux soins post-avortement.
  • Protégez et faites respecter les droits des personnes LGBTQI+ et des défenseurs des droits humains (DDH) travaillant sur les questions de genre et de sexualité liées à la criminalisation, à la violence, à la discrimination et à d’autres violations des droits humains.
  • Attaquez les formes multiples et croisées de discrimination et les obstacles structurellement érigés pour assurer la bonne santé et le bien-être des communautés.
  • Maintenez l’inclusivité grâce à une participation authentique et significative de diverses femmes, filles et personnes aux identités croisées dans les espaces de prise de décision et les domaines de leadership. Rationalisez et normalisez le langage inclusif.
  • Établissez des systèmes de santé accessibles qui reconnaissent et répondent aux besoins uniques de SSR des personnes trans et des personnes non conformes au genre.
  • Mettez en œuvre une éducation sexuelle complète qui respecte le consentement, intègre la prévention de la VBG et respecte l’autonomie corporelle des jeunes et leur droit de décider librement et de manière responsable sur des questions qui concernent leur santé, leur vies et leur corps.
  • Assurez l’accessibilité et la disponibilité des produits et services de gestion de la santé menstruelle pour toutes les filles, les femmes handicapées, les hommes transgenres et les personnes non binaires qui ont leurs règles. Démantelez la stigmatisation et la discrimination qui y sont associées, et renforcez les programmes de gestion de la santé menstruelle.
  • Garantissez, en toutes circonstances, que les femmes défenseurs des droits humains puissent mener à bien leurs activités sans crainte de représailles et libre de toute restriction.
  • Protégez et soutenez  les prestataires d’avortements sécurisés et de soins post-avortement, les accompagnants, les doulas et autres prestataires de soins de santé alliés qui veillent à ce que les services de SSR soient disponibles

Passez à l’action!

Organisez des événements: Organisez des événements pour le 28 Mai à l’échelle internationale, régionale ou locale. Organisez des séminaires, des forums et des dialogues. Organisez les session de sensibilisation.

Démantelez la stigmatisation: Organiser des ateliers de réduction de la stigmatisation sur l’avortement et d’autres problèmes de DSSR qui sont encore tabou.

Amplifiez les messages Clés: Créez des appels à l’action et les déclarations.

Occupez des espaces en ligne: Organisez des rassemblements sur les réseaux sociaux tels que les espaces Twitter, des directs ou des tweet-a-thons.  Utilisez les hashtags #SantedeFemmesCompte #DSSRpourTous  et #Mai28

Utilisez le pouvoir des histoires: Interviewez les femmes et les défenseurs de vos communautés. Créez des documentaires. Organisez des séances de contes.

Inspirez: Amenez les autres à l’action. Partagez n’importe victoires récentes en matière de DSSR dans vos contextes et les leçons de votre campagne.

Artivisme: Soyez créatif avec des affiches, des pancartes, des activités sur les réseaux sociaux et d’autres efforts d’artivisme
Collaborez: Créez et renforcez les réseaux d’organisations et de militants, et aidez-les à faire campagne pour le 28 mai.