JOURNÉE INTERNATIONALE D’ACTION POUR LA SANTÉ DES FEMMES APPEL À L’ACTION 2022

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JOURNÉE INTERNATIONALE D’ACTION POUR LA SANTÉ DES FEMMES

APPEL À L’ACTION 2022

Le 28 mai, Journée internationale d’action pour la santé des femmes, les militants du monde entier prendront des mesures, se mobiliseront et mettront en lumière les revendications en faveur de la réalisation du droit des femmes à la santé. Cette année, nous appelons tout le monde à #ResisterEtPersister au cours des crises et de l’incertitude mondiale et à continuer d’affirmer que la # SantédeFemmesCompte et le #DSSRestEssentiel.

Dans le contexte de la reprise post-pandémique, nous continuons de tenir les gouvernements responsables des impacts sexospécifiques de la pandémie qui ne sont toujours pas pris en compte à ce jour. Certains de ces impacts incluent la perte de moyens de subsistance, l’augmentation du fardeau des soins non rémunérés pour les femmes et les filles, les risques accrus de violence sexiste et les obstacles à l’accès aux services essentiels de santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement sécurisé et les soins post-avortement.

Nous intensifions également le besoin de responsabilité au niveau mondial car nous reconnaissons que les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés – crises économiques, politiques, humanitaires, climatiques, de désinformation – nécessitent pas moins qu’un effort mondial concerté pour être traitées de manière adéquate. Nous accordons une attention particulière à la dé-priorisation accrue de la santé des femmes dans de nombreux contextes en cette période de crise et d’incertitude.

Les tendances préoccupantes

Au Sri Lanka, où une crise économique et politique a paralysé le système de santé nationalisé du pays, les femmes n’ont pas accès aux services et aux produits de santé sexuelle et reproductive.

En Ukraine, où l’invasion militaire russe bombarde des institutions sociales telles que des écoles et des établissements médicaux, des dizaines de milliers de femmes enceintes devraient accoucher dans des abris anti-bombes. Les femmes en Ukraine subissent également des violences sexuelles et des viols en temps de guerre.

En République Démocratique du Congo, où l’une des crises humanitaires les plus complexes s’est traduite par la détérioration des infrastructures sanitaires et sociales et par des niveaux records de faim parmi la population, les femmes et les filles n’ont pas accès aux services de base, tels que la santé maternelle et les installations d’accouchement et les informations et services de santé génésique.

Pendant ce temps, les organisations et activistes féministes et de défense des droits humains partout dans le monde font face au rétrécissement des espaces de défense des droits, à l’augmentation de la rhétorique antiféministe et anti-genre, ainsi qu’à la désinformation et à la propagande de masse alors que les dirigeants de droite et autoritaires continuent de prendre le pouvoir.

Aux États-Unis, la Cour suprême est sur le point d’annuler Roe VS Wade, sa décision historique sur le droit à l’avortement. La perte de ce précédent juridique historique doit avoir un impact sur les droits à l’avortement dans le monde entier.

En Afrique de l’Est, l’Assemblée Législative de l’Afrique de l’Est (ALAE) a retiré le projet de loi de 2017 sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR) en Afrique de l’Est, demandant d’amender ladite législation. Bien qu’il ait été amendé, le projet de loi se heurte toujours à l’opposition des conservateurs et des fondamentalistes.

En Corée du Sud, les féministes et les défenseurs de l’égalité des sexes sont confrontés à une bataille difficile avec la montée d’un mouvement masculin clairement antiféministe et l’élection de l’une des figures de proue du mouvement à la présidence.

En Afghanistan, les femmes et les filles sont victimes de lois draconiennes discriminatoires qui ont mis fin à l’éducation des filles et réduisirent le taux d’emploi des femmes, augmentant ainsi le fardeau des soins aux agents de santé, les nouveaux soutiens des familles Afghanes.

Gains et victoires

Pourtant, il y a également eu des victoires à célébrer, car les pays du Sud ont pu faire des progrès en matière de DSSR et de législation sur l’avortement en cours de la pandémie.

Au Kenya, la Haute Cour a affirmé que les soins d’avortement sont un droit fondamental en vertu de la Constitution du Kenya. Cela rend illégales les arrestations arbitraires et les poursuites contre les prestataires de soins de santé et les patients et pousse la législation kenyane à introduire des lois sur l’avortement qui s’alignent sur les valeurs constitutionnelles d’autonomie et d’intégrité corporelle, permettant aux femmes de jouir pleinement de leurs DSSR.

Au Ghana, le gouvernement a interprété ses lois existantes pour reconnaître l’importance d’un service d’avortement sécurisé pour la santé et le bien-être des femmes. Le ministère de la Santé a déployé des efforts considérables pour étendre les soins post-avortement et les motifs de services d’avortement sécurisés pour inclure le viol, l’inceste, les anomalies ou maladies fœtales, ou pour protéger la santé physique et mentale.

En Amérique latine, l’Argentine, le Mexique et la Colombie ont tous libéralisé leurs lois respectives sur l’avortement en cours de la pandémie. Avec divers degrés de libéralisation, ce geste donne un ton incroyablement positif pour que le reste des États de la région emboîtent le pas.

Au début de cette année, nous avons également salué le nouvel ensemble de lignes directrices sur les soins d’avortement de l’Organisation mondiale de la santé qui souligne le besoin urgent de lever les obstacles juridiques et politiques inutiles à l’avortement sécurisé, et encourage les interventions d’auto-soins en matière de DSSR pour accroître l’accessibilité et le choix.

Passez à l’Action!

De toute évidence, les contextes évoluent rapidement et les progrès de notre programme ne sont pas linéaires. Nous subissons des reculs autant que nous réalisons des gains et nous continuons à travailler au milieu des crises et de l’incertitude.

Ce 28 mai, Journée internationale d’action pour la santé des femmes, nous appelons les activistes et alliés des DSSR à #ResisterEtPersiter au milieu des reculs continus, du rétrécissement de l’espace civique et de la prolifération de faux récits qui privent les communautés marginalisées de leurs droits et ont un impact négatif sur la santé et les droits des femmes; et à se rassembler pour lutter contre les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés en appelant nos gouvernements à reconnaître que le #DSSREstEssentiel et central à toutes les réponses aux crises.

Nous tirerons les leçons de la pandémie et affirmerons l’approche fondée sur les droits de la santé des femmes et de droits à la santé sexuelle et reproductive pour tous, ce qui signifie donner à chacun le pouvoir de faire des choix sur son corps, sa santé et sa vie sans discrimination, stigmatisation ni violence. Nous nous inspirerons non seulement de nos gains, mais aussi des uns et des autres qui continuent de lutter, qu’ils aient gagné ou perdu.

Ce 28 Mai, rejoignez-nous et les militants des DSSR du monde entier pour appeler les gouvernements et les institutions mondiales à :

1. Reconnaître que les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) sont essentiels au rétablissement post-pandémique et s’engager à sa réalisation par le biais de la législation et de la mise en œuvre de politiques qui facilitent l’accès aux services et aux informations sur la santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement sécurisé et les services de soins post-avortement , et l’abrogation des politiques néfastes, en particulier celles qui criminalisent les femmes et les sexes marginalisés pour avoir fait des choix sur leur corps, leur santé et leur vie ;

2. Reconnaître les formes multiples et croisées de discrimination subies par les femmes et les filles, en particulier celles qui vivent dans des situations vulnérables, qui les empêchent d’accéder aux services sociaux essentiels, tels que les transports publics et les infrastructures, le logement et l’assainissement, l’éducation et les services de santé ;

3. Protéger et faciliter la réalisation des droits à la santé sexuelle et reproductive tout au long de la vie de toutes les personnes et assurer la mise en place progressive d’informations et de services intégrés en matière de santé sexuelle et reproductive dans le cadre de la couverture sanitaire universelle ;

4. Prévenir et éliminer la violence sexuelle et sexiste (SGBV), qui comprend les pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants, précoces et forcés, les mutilations génitales féminines et l’excision, le fémicide, et reconnaître la violence sexuelle et sexiste comme une pandémie fantôme qui affecte un tiers de toutes les femmes à l’échelle mondiale et est particulièrement répandue en période de crise ;

5. Répondre aux besoins des jeunes en matière de santé, d’information et d’éducation en leur fournissant une éducation sexuelle complète et en relevant les défis liés à la fracture numérique, et en garantissant la participation égale, pleine et significative des jeunes dans toute leur diversité aux efforts de développement

6. Répondre aux besoins d’accès de jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive en s’assurant que des installations et des services adaptés aux adolescents et aux jeunes sont disponibles, que les agents de santé sont formés, que des lignes directes ou des services en ligne de consultation et d’orientation sont en place et que les jeunes sont habilités à y accéder;

7. Lutter contre la stigmatisation, l’isolement, le harcèlement, la discrimination et l’exclusion sociale liés aux menstruations. Veiller à ce que les filles, les femmes handicapées, les hommes transgenres et les personnes non binaires aient accès gratuitement aux produits de santé menstruelle et aux établissements de santé dont ils ont besoin. Renforcer les programmes de santé et d’hygiène menstruelle pour surmonter les obstacles à la santé, à la liberté et au développement menstruels.

8. Lutter contre la désinformation de masse, y compris sur les questions d’avortement, de genre et de sexualité, et investir dans la recherche qui applique une optique inter-sectionnelle qui relie les inégalités socio-économiques, de santé et de genre au changement climatique, pour combler les lacunes en matière de données, fournir des informations factuelles pour renforcer les politiques et les programmes et promouvoir l’analyse inter-sectionnelle;

9. S’attaquer aux barrières structurelles, ancrées dans les normes sociales, les lois et les politiques qui empêchent les individus de réaliser leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs et exacerbent les multiples crises que nous traversons; et

10. S’opposer à la montée des fondamentalismes et de l’autoritarisme. Dénoncer les guerres d’agression ; établir la paix et renforcer les solidarités fondées sur les droits et l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes aux niveaux régional et mondial.

Rejoignez-nous!

1. Organisez un événement local, régional ou international autour de la journée d’action du 28 Mai

2. Aidez votre organisation membre / antennes locales à organiser leurs propres événements locaux

3. Faites la promotion de la campagne sur votre liste de diffusion et vos réseaux sociaux

4. Organisez des tweetathons

5. Utilisez les hashtags #DSSRestEssentiel #SantédesFemmesCompte

6. Partagez des mises à jour, des photos et des rapports de vos événements et actions.

Envoyez-nous un e-mail à <shiphrah@wgnrr.org>.

www.may28.org

translated by WGNRR-Africa

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